Le 21 novembre, le bateau de pêche d'Audierne, le Saint-Corentin, se rendait à l'Île-de-Sein avec cinq hommes d'équipage et une dame passagère, lorsqu'il se trouva tout à coup désemparé en traversant le dangereux passage du Raz. Les voiles furent déchirées, les mâts abattus, le câble de l'ancre, dernier espoir de salut, se rompit à son tour, et le bateau fut jeté sur la pointe de Kilaouroù.
Au signal d'alarme, les marins composant l'équipage du canot de sauvetage accoururent en toute hâte mais on se trouvait dans les vives eaux ; la mer, tout à fait basse, était séparée de l'abri du canot, par une distance de 140 mètres semée de roches et de trous profonds. Il fallut faire des efforts inouïs pour faire franchir cet espace à l'embarcation, et sans le chariot qui la supporte, le transport, aurait été impossible. La population de l'île, accourue au rivage, aurait, vu périr les malheureux naufragés sans pouvoir leur porter aucun secours.
Une fois à la mer, le canot de sauvetage se dirigea vers le lieu du sinistre, et après trois heures d'efforts, il revenait à terre ramenant les six naufragés et remorquant le bateau à demi submergé qu'on était parvenu à renflouer avec l'aide de la marée montante.
L'équipage se composait de Jean-Michel COQUET, patron; Noel GUILCHER, sous-patron; Jean COUILLANDRE , Guénolé COUILLANDRE, Pierre GUILCHER, François PORZMOGUER, Noël MILINER, Henri TYMEUR, Jules FOUQUET, Jean-Yves FOUQUET, Jean-Noel TYMEUR, Hervé GUILCHER et Jean-Pierre SALAUN, canotiers.