Cornillac

Cornillac - Presse passée
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■   Cornillac: Presse passée

La presse du passé de la commune de Cornillac est bonne source pour connaître Cornillac

Ces coupures de presse voient faits-divers, larçins, crimes et violences ou simples cuites verbalisées d'une bonne nuit au violon avec nom, prénom et adresse en clair dans la presse.

À l'époque, les menus larçins pour notre époque voient enquête, et il nous est arrivé de découvrir que le commissaire fait une enquête pour un simple morceau de lard !

Crimes odieux et violences sont aussi légions. La violence était déja forte en ces temps reculés.

Cornillac

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  • FrançaisCornillac
  • Population71 hab.
    GentiléCornillonais
  • Superficie19,44 km²
  • Densité3.65 hab./km²
  • Latitude44° 27 '29" N°
    Longitude5° 22 '5" E°
  • Latitude44.458029°
    Longitude5.368063°


⌘ Cornillac: Presse passée


■ Le Crime de Cornillac

Cornillac, 28 avril - Aujourd'hui, mercredi, la Cour d'Assises de Valence est appelée à juger une grave affaire d'assassinat.

L'accusé est un grand vieillard aux cheveux blancs, à la physionomie énergique et au sinistre regard: il est âgé de 63 ans et déclare se nommer Antoine Tenoux, cultivateur, domicilié à Cornillac, Drôme. Son attitude à l'audience trahit, on ne saurait mieux, les instincts pervers qui seuls ont pu le porter à commettre le crime épouvantable dont il est appelé à rendre compte aujourd'hui devant la justice.

Un nombre considérable de témoins doivent être entendus dans cette grave et importante cause criminelle, et il y aura probablement, vu la longueur présumée des débats une audience de nuit.

M. Barra], procureur impérial, portera la parole. La défense du vieillard Tenoux a été confiée au talent d'un jeune et brillant avocat du barreau de Valence, Maître Alexandre Lavis fils.

Voici un résumé des faits horribles relevés dans l'acte d'accusation:
Le nommé Tenoux Antoine, habitait au hameau de Serre, commune de Cornillac une petite maison lui appartenant. Devenu veuf en 1867, il avait fait, entre ses enfants qui s'étaient fixés dans la même commune, le partage anticipé de ses biens, moyennant une pension viagère, et était resté seul dans cette maison.

Dans le courant dé l'automne de 1868, un projet de mariage fut formé entre lui et Rose Richaud, veuve Mourier, âgée de soixante-dix ans environ. Celle-ci, dès les premiers jours du mois de novembre, vint s'établir dans le domicile de son futur époux, chez qui elle fit apporter son mobilier. Cette vie commune des deux vieillards ne tarda pas à causer une certaine émotion à Cornillac.

Le desservant de la paroisse intervint dans le but de faire hâter la réalisation du mariage projeté, et, par suite de l'état d'indigence des parties, le parquet de Lyon s'occupait de provoquer, dans le même but, des rectifications nécessitées par certains actes de l'état civil, lorsque s'accomplit le crime dont Tenoux doit rendre compte à la justice.

Le 16 décembre 1868, vers six heures du matin, l'accusé se présentait chez sa fille et lui disait qu'il avait frappé Rose Richaud d'un coup de palette, ajoutant qu'elle n'était pas encore morte, mais qu'il l'avait frappée bien fort.

Vers neuf heures du matin, il exprimait le même aveux à son fils, en déclarant qu'il voulait se suicider.

Quelques heures plus tard, il faisait connaitre à ses voisins que la veuve Mourier était morte puis, sur les instances de ses enfants, il se rendait chez le maire de la commune et l'informait de ce décès. Son attitude, les paroles entrecoupées qui lui échappaient et qui attestaient une extrême préoccupation, étaient de nature à faire concevoir la pensée qu'un crime avait été commis.

Ce magistrat se rendit dans le domicile de Tenoux et la vue du cadavre ensanglanté de la veuve Mourier, changea ses appréhensions en certitude.

Le parquet de Nyons, avisé de ces faits, requit immédiatement une information régulière. Tenoux, fut mis en état d'arrestation.

Il déclara dans ses premiers interrogatoires que le 16 décembre, vers 4 heures du matin, il avait demandé à sa concubine d'aller chercher du blé qui lui était dû; celle-ci lui ayant répondu par un refus, une querelle s'en étaii suivie il s'était levé, avait saisi une pelle à feu et avec cet instrument avait, à trois reprises, frappé à la tête la veuve Mourier, qui était restée couchée puis la victime ayant cherché à s'élancer hors du lit, il l'avait saisie, jetée à terre, et lui avait donné un coup de pied dans la poitrine. Il était alors sorti, et était successivement allé chez sa fille et chez son fils. Revenu dans sa maison, il avait trouvé Rose Richaud morte et avait replacé le cadavre dans le lit.

Plus tard, en présence des désordres constatés par l'expertise médicale, il avoua avoir porté trois coups de pied à sa victime.

L'information a établi que ces aveux n'étaient point l'expression complète de la vérité et que l'accusé avait prémédité son crime. L'examen et l'autopsie du corps de Rose Richaud ont fait connaitre qu'il portait à la tête, aux régions pariétale et occiputale droite, la trace de deux blessures intéressant toute l'épaisseur du cuir chevelu et ayant occasionné une grande effusion de sang. Sa poitrine présentait de larges ecchymoses correspondant à la fracture de sept côtes ; cette fracture avait elle-même déterminé de graves lésions des poumons et entraîné ainsi une mort instantanée.

La forme et le siège des blessures de la tête ont permis à l'homme de l'art d'affirmer qu'elles avaient été produites par des coups violemment assénés avec la pelle à feu, alors que la victime se trouvait au lit et était, selon toute apparence, plongée dans le sommeil. Il faut remarquer, en effet, qu'ayant été frappée sur la partie droite du crâne, elle devait nécessairement tourner le dos à son meurtrier, circonstance qui n'explique pas dans l'hypothèse d'une querelle l'arme dont Tenoux s'est servi, la violence avec laquelle il a frappé, dans une partie de la tête voisine de la tempe, attestent une intention première et immédiate de donner la mort, intention qui ne saurait s'expliquer davantage dans l'hypothèse invoquée par Tenoux.

Enflin, l'écrasement de la poitrine, observé sur le cadavre, vient encore manifester la persistance de cette intention, tandis que l'absence de toute blessure chez l'accusé, en rendant de plus en plus inexplicable la fureur avec laquelle il a frappé Rose Richaud, achève de démontrer que le crime n'a point été commis dans les circonstances qu'il a fait connaitre, et que ce crime a été prémédité.

L'information, poursuivant ses recherches, a fait ressortir le mobile sous l'influence duquel Tenoux a donné la mort à sa concubine. Ce mobile n'a été autre que la cupidité.

Le 15 septembre dernier, l'accusé et la veuve Mourier se rendaient à La Motte-Chalançon, dans l'étude du notaire Magnan. Leur volonté paraissait être de faire dresser un contrat de mariage qui devait assurer à Tenoux la fortune de sa future épouse mais, après des pourparlers assez longs, celui-ci préféra obtenir d'elle un testament fait en sa faveur. Le notaire et les témoins de l'acte ont déclaré que si Rose Richaud avait agit librement, elle était avant tout désireuse de se marier, et cédait évidemment à l'influence de Tenoux, en disposant ainsi de sa fortune en dehors de tout engagement de la part de l'accusé.

Ce dernier croyait que la veuve Mourier possédait des biens d'une certaine importance. Il en manifesta ouvertement au notaire et sa conviction, sur ce point, fut sa préoccupation exclusive des avantages pécuniaires qui pourraient résulter pour lui de l'acte. Il est d'ailleurs prouvé que la veuve Mourier n'ignorait pas à quel point la cupidité dominait l'esprit de Tenoux. Elle disait au témoin Long, leur voisin, qu'elle avait mis de la paille dans la serrure du coffre où elle plaçait les objets à son usage personnel, afin d'empêcher l'accusé de l'ouvrir.

Le soir même du 16 décembre, lorsque la gendarmerie pénétrait dans le domicile de Tenoux pour procéder à son arrestation, il était surpris fouillant dans ce même coffre, et le lendemain cherchait à dissimuler la possession d'une somme dee 49 fr. 65 dont il était porteur, et sur la provenance de laquelle il n'a pu donner des explications suffisantes.

D'autre part, il a été nettement établi que la vie commune n'avait pas tardé à être l'occasion, entre l'accusé et sa concubine, de querelles incessantes, qu'expliquaient aisément l'extrême violence, non moins bien constatée de leur caractère.

Cet état de choses en portant Tenoux, soit à renoncer au projet d'union qu'il avait conçu, soit à craindre une révocation de testament de la part de la veuve Mourier, a fait naître cher lui, avec le désir de conserver le bénéfice de ce testament, la pensée de l'assassinat.

Tenoux a subi en 1850 une condamnation à six jours d'emprisonnement pour coups et blessures.

L'audience continue.

LE PETIT JOURNAL, 29 avril 1869

⌘ Presse passée

La presse du passé est passionnante !

Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.

La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.

Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.

La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.

Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !

Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.

Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !