Châteauvieux

Anecdote locale
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■ Juge et bagarreur

Nous sommes en l'an de grâce 1657, Pierre Gaudron, seigneur de Chateauvieux, se promenait tranquillement en compagnie d'un ami dans une garenne près de Preuilly quand ils firent rencontre du bailly de la ville.

Bien que la rencontre soit des plus anodines, ce bailly de Preuilly ayant une estime de soi hypertrophiée, cela dégénéra en violent pugilat.



Châteauvieux

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  • FrançaisChâteauvieux
  • Population500 hab.
    Gentilé
  • Superficie33,48 km²
  • Densité14.93 hab./km²
  • Latitude47° 13 '0" N°
    Longitude1° 23 '60" E°
  • Latitude47.216702°
    Longitude1.383330°


⌘ Juge contre seigneur

Nous sommes en l'an de grâce 1657, Pierre Gaudron, seigneur de Chateauvieux, se promenait tranquillement en compagnie d'un ami dans une garenne près de Preuilly quand ils firent rencontre du bailly de la ville.

Bien que la rencontre soit des plus anodines, ce bailly de Preuilly ayant estime de soi hypertrophiée, la rencontre dégénéra en violent pugilat.

Bailli
M. Aumer jouant rôle de bailly dans la Joconde
1830

Nul ne sait comment débuta la querelle mais croiser un bailly en ces temps pas si lointains ne se faisait pas librement: l'étiquette de l'époque imposait de croiser le bailly par un côté bien défini que nous ne connaissons pas ; il faut l'avouer.

Ne sachant, tout comme nous, de quel côté il est bienséant de croiser un bailly et souhaitant poursuivre sa calme promenade ; le seigneur de Chateauvieux s'engagea pour croiser son bonhomme. Sans doute s'engagea-t-il du mauvais côté car il se retrouva brutalement saisi à la gorge par l'irrascible bailly de Preuilly.

- Je suis ton juge et tu me dois honneur et respect, lui cria le bailly.

- Mais non, lui répond Gaudron ; laissez-moi ! Vous n'êtes pas mon juge ; je ne suis pas de Preuilly, je suis de Loches ! lâchez-moi ! Laissez-moi passer !

— Tu passeras de ce côté là ! reprend le bailly.

Chateauvieux
Chateauvieux: Juge de Paix vers 1780

Joignant l'action aux menaces, ce courtois bailly tira Gaudron par les cheveux, l'accabla de coups très acerbes en plusieurs endroits de son corps, et pour couper court, voulut le faire mener en prison. Appellant à l'aide, le bailly reçu renfort de ses gens d'armes, peu éloignés. Ils fondirent sur le malheureux seigneur de Chateauvieux.

Le pauvre sire de Chateauvieux, tout meurtri, les cheveux arrachés, rendant le sang par le nez et la bouche, résista de son mieux et finit par s'esquiver, trop battu pour être content.

Ce brave seigneur, lourdement chargé d'ecchymoses, plaies et horions alla déposer plainte en espérant réparation.Sa plainte fut enregistrée mais tous les juges firent défaut et se déclarèrent incompétents en la matière.

Si celui de Preuilly, notre courtois bailly, ne pouvait être saisi de cette affaire et cela se comprend, tous les autres se récusèrent

Devant ces désistements, Gaudron, brave seigneur de Chateauvieux, présenta requête aux membres de la cour du parlement, racontant la brutale agression dont il avait été victime. Celui-ci expliqua aussi qu'il ne pouvait demander jugement à Preuilly - et pour cause, qu'il ne pouvait non plus demander jugement ni à Loches, ni à Chastillon-sur-Indre ou à Tours, ville dont le père du bailly était juge ou dont la femme était fille du juge. Incapable d'avoir un jugement sur ces villes, il demanda jugement royal par devant M. le lieutenant criminel de Montmorillon, plus proche juge royal de la région.

C'est le 7 juillet de cette même année 1657 que cette affaire trouva dénouement et, renvoyant les parties à leurs occupations, laissèrent ce brave Gaudron panser ses blessures après la vilaine trempe reçue du bailly de Châteauvieux à cheval sur l'étiquette.

Nous ne savons pas si une version locale de la chanson concernant le Bailly du Limousin vit naissance en cette calme région berrichone.