■ Suicide
Erlon, 2 février - Une fille d'Erlon, âgée, nous dit-on, de 26 ou 27 ans, avait des relations avec un garcon du même village beaucoup moins âgé qu'elle, car il n'a guère que 21 ans. Il y avait entrepris des projets de mariage que gênait, paraît-il, la présence d'un enfant appartenant à la fille dont nous venons de parler.
Les deux amants résolurent de s'en débarrasser, et, dans un rendez-vous pris sur les bords de la Serre et où la jeune enfant fut amenée, elle fut jetée à l'eau et noyée.
D'après les bruits qui circulent, la pauvre petite aurait été tuée avant d'être poussée dans la rivière, mais cela ne paraît point.
Toujours est-il que son corps fut retrouvé et que les deux amants furent arrêtés. Dimanche, la justice se transportait à Erlon et commençait une enquête où le fait de la mort par violence n'a été que trop complètement prouvé.
Mais quel est le coupable ?
Le jeune homme rejette la faute sur sa maîtresse ; celle-ci accuse son amant. Nous manquons, d'ailleurs, de renseignements plus complets. Le fait seul est positif; mais les détails peuvent manquer de précision.
LE PETIT JOURNAL - 5 février 1863
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !